Cacao en zone rouge : scientifiques et États en séminaire à Douala

Du 23 au 25 juillet 2025, chercheurs et experts d’Afrique centrale sont réunis à Douala pour analyser les résultats du projet CAPRO_TNS, qui explore la coexistence entre l’économie cacaoyère et la conservation dans le paysage trinational de la Sangha.

Dans un contexte où les pressions agricoles côtoient les impératifs de conservation, le séminaire organisé par le Fond pour le Tri-National de la Sangha (FTNS) à Douala marque une étape décisive pour concilier développement économique et protection de la biodiversité. Le projet CAPRO_TNS, initié dans le cadre du programme RESACC et financé par l’Union européenne, s’inscrit dans une dynamique de recherche appliquée sur la gestion durable des écosystèmes forestiers en Afrique centrale.

« Le programme RESACC, c’est un vaste chantier de recherche appliquée en écologie et en sciences sociales, » explique le Dr. Théophile ZOGNOU, Directeur exécutif du FTNS. « Il regroupe 26 projets de recherche, 26 post-doctorants et plus de 90 étudiants en master. CAPRO_TNS est l’un de ces projets. L’atelier de Douala vise à restituer les premières données de terrain et à accompagner l’équipe de recherche dans la rédaction d’articles scientifiques de qualité. »

Le cœur du projet CAPRO_TNS se situe dans le paysage trinational de la Sangha (TNS), une zone forestière protégée à cheval entre le Cameroun, le Congo et la République centrafricaine. Objectif : évaluer l’impact de la culture du cacao sur ces aires protégées, tout en identifiant des pistes d’harmonisation entre production agricole et conservation de la biodiversité.

« Nous avons collecté des données socio-économiques et biophysiques sur les trois segments du TNS. Ces données permettent notamment d’évaluer la capacité de séquestration du carbone autour des parcs nationaux. Le séminaire vise à analyser ces résultats, à produire des articles scientifiques, et à en extraire des notes de politique publique à l’intention des gouvernements. »Dr. Armando KANOU, post-doctorant au sein du projet,

Un enjeu stratégique pour les États de la région, comme le souligne le Pr. Roger NGOUFO, rapporteur du comité scientifique du FTNS : « Notre rôle est de garantir que les activités humaines autour des parcs, notamment la cacao culture, soient compatibles avec les objectifs de conservation. Et cela ne peut se faire sans une base scientifique solide. Grâce à CAPRO_TNS, nous renforçons les capacités de jeunes chercheurs, tout en élaborant des guides pratiques pour une agriculture durable autour des aires protégées. »

Au-delà de la dimension académique, les résultats du projet visent à impacter concrètement les politiques publiques. À l’heure où le cacao reste un pilier de l’économie rurale au Cameroun et dans la sous-région, cette initiative pourrait bien tracer les contours d’une nouvelle approche intégrée du développement, respectueuse des équilibres environnementaux.

Afric-eco/Nathalie MENGATA

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