Forum 2025 : l’appel de Sao Tomé aux investisseurs

Le Cameroun et Sao Tomé-et-Principe ont posé le jeudi 24 juillet 2025 à Douala les jalons d’une coopération économique nouvelle génération.

À l’occasion du Forum de promotion et de présentation des opportunités et des avantages d’investir à Sao Tomé-et-Principe, les deux pays ont qq affiché une volonté claire : transformer la proximité géographique en moteur stratégique pour un développement mutuellement profitable.

Organisé par le consulat honoraire de Sao Tomé-et-Principe à Douala, l’événement a réuni hommes d’affaires, décideurs publics et diplomates autour d’un message fort : la diplomatie économique est désormais au cœur de la stratégie de développement de l’archipel lusophone.

« Notre ambition est de bâtir une économie résiliente, inclusive et verte, avec le secteur privé comme principal levier de croissance », a déclaré Nicolau Neto Dos Santos Lima, diplomate santoméen et point focal de la Cellule de promotion de la diplomatie économique au ministère des Affaires étrangères, de la Coopération et des Communautés.

Une vision stratégique pour un petit pays aux grandes ambitions

Situé à seulement 380 kilomètres des côtes camerounaises, l’archipel de Sao Tomé-et-Principe (1 001 km², environ 200 000 habitants) s’affiche comme une porte d’entrée stratégique pour les échanges en Afrique centrale. Doté d’une stabilité politique remarquable et d’un environnement d’affaires favorable, le pays veut s’ouvrir davantage aux investissements étrangers.

« Le Cameroun représente un marché naturel et complémentaire. C’est avec des partenaires proches que nous voulons créer une véritable chaîne de valeur régionale », a précisé M. Neto Lima.

À travers son 19e Gouvernement constitutionnel, l’archipel a défini une série de réformes pour positionner la diplomatie comme outil de développement. Parmi les initiatives phares figurent la création d’unités spécialisées en diplomatie économique, en promotion de la diaspora, en intégration régionale et en facilitation des investissements au sein même des représentations diplomatiques.

Douala, catalyseur d’une coopération Sud-Sud dynamique

Dans son mot de bienvenue, Son Excellence Jeanne Songue Essossoa, Consule honoraire de Sao Tomé-et-Principe à Douala, a salué un événement porteur d’espoir :
« Ce forum est plus qu’un échange. C’est le début d’un véritable pont entre nos deux communautés. La diplomatie économique n’est plus un concept, c’est une réalité que nous voulons ancrer dans des actions concrètes », a-t-elle déclaré, sous les applaudissements d’une salle conquise.

Mme Songue a mis en exergue l’importance d’une liaison maritime directe entre Douala et Sao Tomé, projet actuellement à l’étude, pour faciliter les déplacements d’investisseurs, réduire les coûts logistiques et renforcer la fluidité des échanges. Elle a aussi témoigné de la facilité à entreprendre dans son pays d’attache :

« En 24 heures, vous pouvez créer votre entreprise à Sao Tomé. Je l’ai fait. C’est simple, sécurisé et rapide. »

Un environnement d’affaires incitatif et structuré

Le directeur de l’Agence de Promotion du Commerce et de l’Investissement (APCI) de Sao Tomé-et-Principe a présenté les secteurs porteurs : agriculture (cacao, huile de palme), pêche, tourisme durable, énergies renouvelables et services. Il a insisté sur l’engagement du gouvernement à simplifier les procédures, offrir des incitations fiscales, et accompagner les investisseurs étrangers dès leur premier contact.

La stratégie repose aussi sur une meilleure mobilisation de la diaspora santoméenne, grâce à la mise en place d’un Bureau communautaire, outil de suivi et de valorisation des talents et ressources de l’archipel à l’étranger.

Une diplomatie économique tournée vers l’Afrique

Dans une logique de coopération Sud-Sud pragmatique, Sao Tomé-et-Principe ambitionne de renforcer ses liens avec les économies africaines les plus proches, en particulier celles du Golfe de Guinée. La création d’une Unité d’intégration économique régionale, en lien avec les acteurs publics, privés et les organisations régionales, vise à ancrer le pays au cœur de la dynamique d’intégration continentale.

« Le marché régional représente plus de 300 millions de consommateurs. C’est un levier formidable si nous unissons nos efforts. Nous devons être plus visibles, plus offensifs, plus stratégiques », a insisté Nicolau Neto Dos Santos Lima.

Un avenir de partenariats stratégiques

Le forum s’est conclu sur des perspectives concrètes : voyage d’affaires prévu vers l’archipel, ouverture d’un guichet d’accueil pour investisseurs à Douala, et mise en réseau des institutions économiques des deux pays.

Ce premier forum aura donc marqué les esprits autant que les agendas. Il ouvre la voie à un partenariat bilatéral renouvelé, inscrit dans le long terme, où proximité géographique, vision politique et engagement économique se conjuguent pour bâtir une coopération gagnant-gagnant.

Afric-eco/Nathalie MENGATA

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