PME–PMI : Un levier stratégique pour l’émergence industrielle du Cameroun

À la faveur de ses assemblées générales tenues le 25 juin 2025 à Douala, le Syndicat des industriels du Cameroun (Syndustricam) a scellé un partenariat structurant avec le ministère des PME, de l’Économie sociale et de l’Artisanat. Une dynamique axée sur la transformation locale, l’industrialisation, et l’intégration des PME–PMI dans les chaînes de valeur nationales.

Le Cameroun s’engage dans un tournant industriel majeur. En officialisant lee mardi 25 juin 2025, un partenariat stratégique avec le MINPMEESA, le Syndicat des industriels du Cameroun (Syndustricam) entend faire des PME–PMI un socle incontournable du décollage économique du pays. L’accord, signé à l’issue des assemblées générales du syndicat tenues à Douala, marque un signal fort : l’heure est à la structuration et à la modernisation du tissu productif national.

« La PMI est le siècle de l’industrialisation », affirme Samuel Njanga Kondo, président du Syndustricam.

« Nous savons que nous avons un retard important. Il est temps pour les industriels de se rapprocher de la tutelle pour mieux s’équiper, mieux comprendre les marchés, et transformer nos potentialités en richesse nationale. »

Le message est clair : en misant sur les petites et moyennes industries, le Cameroun peut, à l’instar de modèles comme la Chine ou l’Inde, construire une base productive robuste, fondée sur des milliers d’acteurs capables d’alimenter et de soutenir la grande industrie. Car, comme le rappelle le président du syndicat, « la PMI travaille pour la grande industrie. C’est le socle du rendement, de la compétitivité, de la souveraineté économique. »

Un partenariat avec ambition

Pour le ministre Achille Bassilekin III, cette convention s’inscrit dans une politique gouvernementale plus large de transformation structurelle de l’économie camerounaise, en valorisant localement les matières premières issues de secteurs à fort potentiel : coton, cuir, bois, produits agricoles, etc.

« L’enjeu est de porter la valeur ajoutée manufacturière à 25 % du PIB », soutient le ministre. « Pour cela, il faut organiser les filières, structurer les chaînes de valeur, et sortir les PME du commerce général pour les réorienter vers des métiers de transformation. »

Le constat est sans appel : plus de 60 % des PME camerounaises évoluent encore dans le commerce de revente, loin des standards d’une économie productive. Pour inverser cette tendance, plusieurs leviers seront activés dans le cadre de ce partenariat :

La bourse de sous-traitance industrielle, afin d’adosser les PME aux grandes entreprises ;

Le développement de partenariats publics-privés (PPP) incluant les PMI comme relais opérationnels ;

La mise en place d’incubateurs spécialisés, pour accompagner les porteurs de projets industriels et structurer les filières stratégiques.

Une feuille de route commune

Le ministre se veut optimiste : « Nous avons une feuille de route conjointe. Nous allons accompagner, inciter, financer, et structurer. Et je suis convaincu que, grâce à cette synergie avec le Syndustricam, nous allons accélérer la marche du Cameroun vers l’émergence. »

Ce partenariat vise aussi à réconcilier les mondes de l’industrie et de la PME autour d’un objectif commun : faire de l’industrialisation le levier principal d’un développement inclusif, créateur de richesses et d’emplois durables. C’est là tout le sens de la démarche : dépasser les logiques de court terme pour bâtir un tissu industriel intégré, résilient et performant.

Encadré : Objectifs du partenariat MINPMEESA–SYNUSTRICAM

Intégration des PMI dans les chaînes de valeur industrielles

Accès facilité au financement et aux outils de formation

Appui à la structuration des filières industrielles locales

Promotion de la sous-traitance et des PPP

Accroissement de la valeur ajoutée manufacturière nationale

L’initiative lancée à Douala pourrait bien devenir un catalyseur pour la relance industrielle du Cameroun. À condition, bien sûr, que la volonté politique affichée se traduise en actions concrètes, en moyens mobilisés, et en résultats tangibles sur le terrain. Car au cœur de cette ambition, une vérité demeure : le Cameroun émergent ne se fera pas sans une PME forte, structurée et productive

Afric-eco/Nathalie MENGATA

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