Une session ordinaire aux enjeux extraordinaires : Douala face à ses défis budgétaires pour 2025
Sous la supervision de Sylyac Marie MVOGO , préfet du Wouri, le Palais de la Culture Sawa a accueilli le Jeudi, 26 Décembre 2024, la session plénière de la quatrième session ordinaire du Conseil de la Communauté Urbaine de Douala. Un rendez-vous crucial où l’exécutif communal, conduit par le Dr. Roger Mbassa Ndine, maire de la ville de Douala, a présenté et défendu un projet de budget 2025 ambitieux et stratégique, d’un montant de 72 milliards de francs CFA. Ce moment, plus qu’une formalité institutionnelle, constitue une radiographie des priorités et des défis d’une métropole en mutation.
L’examen du budget de 2025 s’annonce comme une épreuve d’équilibre entre ambition et contrainte. Le projet prévoit une augmentation de 12,66 % par rapport à l’année précédente, une progression significative dans un contexte marqué par des tensions financières nationales et internationales. Cependant, la fragilité des reversements fiscaux et les retards récurrents de trésorerie suscitent des interrogations quant à la faisabilité de ces objectifs. Les 72 milliards de francs CFA se décomposent en 38,3 milliards pour le fonctionnement et 25,6 milliards pour l’investissement, respectant les ratios imposés par le Code Général des Collectivités Territoriales Décentralisées.
Le discours introductif du maire a mis en lumière des priorités clairement identifiées : réhabilitation des infrastructures, amélioration de l’éclairage public, renforcement de la régie de la propreté urbaine, et indemnisation des populations affectées par le projet de Mobilité Urbaine (BRT). Le Dr. Mbassa Ndine a tenu à rassurer les conseillers sur leur rôle dans l’identification des lacunes actuelles, notamment sur l’état des routes et le ramassage des ordures, deux points de récrimination majeurs.
Cependant, les engagements pris, bien qu’ambitieux, restent tributaires d’une exécution efficace. La régie de la propreté urbaine, en cours d’équipement, devra prouver qu’elle peut surpasser les performances des années passées. Quant aux 80 kilomètres de routes prévus dans le cadre du BRT, leur réalisation sera scrutée comme un baromètre de la capacité de la ville à concrétiser ses promesses.
Une dynamique de changement, mais à quel rythme ?
L’enthousiasme du maire pour le projet BAT (Bâtiment et Aménagement du Territoire) et la régie de la propreté urbaine montre une volonté de transformation. Cependant, dans une ville où les habitants expriment quotidiennement leur mécontentement face aux problèmes de propreté et à l’état des infrastructures, les résultats concrets devront suivre rapidement pour éviter de ternir cette ambition.
Cette session ordinaire marque une étape cruciale pour Douala. L’adoption du budget sera certainement un premier signal positif, mais l’essentiel résidera dans l’efficacité de son exécution. La ville, engagée dans une course contre les défis économiques et sociaux, a aujourd’hui montré sa volonté de relever la tête. Reste à savoir si les moyens suivront pour faire de 2025 l’année du renouveau.
Afric-eco/Etienne MONTHE