Carte Rose : une infrastructure pour sécuriser la circulation en zone Cemac

Le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, aLe procédé le mercredi 3 décembre 2025, à l’inauguration officielle du nouvel immeuble siège du Bureau national de la Carte Rose Cemac (BNCR), au cœur de Douala. Un investissement de plus de 2,6 milliards de Fcfa, qui marque une étape majeure dans la consolidation des mécanismes de protection économique et juridique liés à la circulation sous-régionale.

Fruit d’une coopération étroite entre l’État et les sociétés d’assurances, l’édifice illustre « la matérialisation de l’action publique aux côtés des usagers », a indiqué le patron des Finances. Pour Louis Paul Motaze, ce siège doit désormais constituer « le premier recours des victimes de sinistres impliquant des conducteurs étrangers », rappelant que l’institution incarne à la fois justice administrative, solidarité communautaire et efficacité économique.

Réaffirmant le rôle spécifique du Bureau national, le ministre a tenu à préciser : « Le BNCR n’est pas l’assureur du civilement responsable. Il ne peut en aucun cas faire l’objet de saisies solidaires par simple assimilation. La République ne confond jamais garantie du système et responsabilité contractuelle ». Une clarification essentielle dans un secteur où les enjeux financiers et réglementaires restent considérables.

Créée en 1996 par volonté des chefs d’État de la Cemac, la Carte Rose s’impose comme un levier stratégique de l’intégration économique. Elle permet à tout automobiliste assuré de circuler dans les six pays membres sans souscrire de couverture supplémentaire à chaque frontière. Un mécanisme unique qui réduit les coûts logistiques, fluidifie les échanges et sécurise les mobilités transfrontalières.

« La Carte Rose est un instrument économique et social majeur, au service de la libre circulation et de la compétitivité de notre espace communautaire », a rappelé Pierre Didier Ngoumou, Secrétaire permanent du BNCR-Cemac.

Pour garantir la transparence et la sécurité de ce dispositif, chaque État s’est doté d’un Bureau national, interlocuteur unique des victimes, des assurés et des compagnies étrangères. Celui du Cameroun, créé le 3 mai 1999, avait bénéficié à son démarrage d’une garantie publique de 20 milliards de Fcfa, preuve d’un engagement fort de l’État dans la protection des usagers.

Le nouveau siège inauguré à Douala est l’aboutissement d’un processus engagé depuis 2005. Les travaux, lancés en 2021 et achevés en 2024, ont mobilisé 892,5 millions de Fcfa provenant des sociétés d’assurances non-vie, tandis que 1,7 milliard de Fcfa a été couvert par les fonds propres du système de la Carte Rose.

Au-delà de sa dimension symbolique, l’infrastructure se veut un outil opérationnel majeur. Elle accompagne l’amélioration des délais de traitement des sinistres transfrontaliers, l’optimisation des interactions avec les compagnies d’assurances et l’accélération des indemnisations dues aux victimes.

La mise en service de ce siège moderne conforte ainsi l’ambition du Cameroun : faire de la gouvernance assurantielle un pilier de la mobilité, de la confiance économique et de l’intégration sous-régionale.

Afric-eco/Nathalie MENGATA

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