CEMAC – ÉDUCATION : ISSEA impulse la nouvelle ère des formations statistiques

Séminaire des directeurs des études du réseau des écoles de statistique africaines : l’ISSEA au cœur de l’innovation pédagogique

Sous la houlette du Dr Marcel Opoumba, Directeur Général de l’Institut Sous-régional de Statistique et d’Économie Appliquée (ISSEA), Douala, la capitale économique du Cameroun accueille du 15 au 21 juin 2025, le Séminaire des Directeurs des Études du Réseau des Écoles de Statistique Africaines (RESA). Un rendez-vous stratégique qui marque une étape charnière dans la mise en œuvre de la rénovation pédagogique entamée en 2020.

Ce séminaire statutaire, qui n’avait pas pu se tenir durant deux années, revient avec une ambition renouvelée. Placé sous le thème du partage d’expériences après la mise en œuvre de la rénovation pédagogique, il s’inscrit dans une dynamique de réflexion collective sur l’avenir de la formation statistique en Afrique.

Une réforme pédagogique audacieuse saluée par les partenaires

Dans son allocution d’ouverture, le Dr Opoumba a tenu à saluer l’accompagnement constant de la Banque mondiale, partenaire de l’ISSEA dans le cadre du projet HISWACA, grâce auquel ce séminaire a pu voir le jour. Il a également exprimé sa reconnaissance au comptable régional du projet HISWACA au niveau de la CEMAC, présent pour cette rencontre, symbole d’un soutien multilatéral engagé.

Le Directeur Général de l’ISSEA a rappelé les enjeux majeurs de cette réforme pédagogique lancée il y a cinq ans :

« Il s’agissait de nous arrimer au système LMD tout en formant le statisticien du 21e siècle, capable de faire face à l’émergence des technologies, à l’essor des données massives, à l’intelligence artificielle, au Big Data », a-t-il déclaré.

Parmi les innovations phares : la création de la filière des Analystes Statisticiens (AS) en trois ans, et celle des Ingénieurs Statisticiens Économistes (ISE – Cycle Long) en cinq ans. À cela s’ajoutent des ajustements profonds des programmes existants, avec une ouverture vers des modules de data science, intelligence artificielle et formation continue adaptée aux besoins actuels du marché.

Bilan, harmonisation, mutualisation : un programme dense et structurant

Ce séminaire de cinq jours est pensé comme un véritable laboratoire d’idées. Il permettra aux participants de :

Faire le bilan de la rénovation pédagogique dans les différentes écoles du réseau ;

Évaluer l’adéquation formation-emploi dans les filières rénovées ;

Proposer une codification harmonisée des matières ;

Discuter de la valorisation des acquis de l’expérience (VAE) ;

Réfléchir à la pérennisation du réseau à travers l’implication des diplômés dans l’enseignement ;

Mettre à jour le programme triennal d’activités du RESA ;

Poser les bases d’une certification continentale des programmes ;

Et enfin, envisager de nouvelles sources de financement, tout en repensant l’organisation du concours commun des Écoles de Statistique Africaines.

Un chantier ambitieux mais nécessaire, dans un contexte de mutation rapide des métiers liés aux données.

Voix d’experts : engagement et perspectives

Le Dr Macel Opoumba souligne la portée stratégique de cette rencontre :

« Nous devons harmoniser nos méthodes de travail, évaluer les résultats sur le terrain et, si nécessaire, revoir encore nos programmes. Ce séminaire vient à point nommé, au moment où la première promotion des ingénieurs statisticiens du cycle long est sur le point d’être diplômée. »

Même son de cloche chez Dieudonné KINKIELELE, Directeur des Études à l’ISSEA :

« Avec les IA génératives et les big data, notre mission est d’anticiper. Adapter nos formations, c’est offrir à nos étudiants les outils nécessaires pour résoudre les problématiques africaines avec des solutions ancrées dans la réalité technologique du siècle. »

Un rendez-vous de haute portée académique pour un continent en quête de données fiables

À travers cette initiative, l’ISSEA confirme son leadership régional et son engagement à impulser une nouvelle dynamique pédagogique dans l’enseignement des sciences statistiques en Afrique. Le séminaire de Douala se veut donc bien plus qu’une rencontre annuelle : il constitue un jalon dans la construction d’un réseau académique africain robuste, intégré et tourné vers l’avenir.

Rendez-vous est pris pour les conclusions de cette rencontre qui, sans nul doute, inspirera d’autres institutions africaines dans leur propre transformation pédagogique.

Afric-eco / Nathalie MENGATA

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