ÉCONOMIE : 13,5 milliards pour les PME camerounaises : Entre espoir et scepticisme

Dans un contexte économique post-COVID fragile, l’annonce d’un financement de 13,5 milliards de FCFA destiné aux PME camerounaises suscite à la fois espoir et interrogations. Cette initiative, fruit d’un partenariat entre Afriland First Bank et la SFI, mérite un examen approfondi.

Un soutien bienvenu, mais est-il suffisant ?

Le financement vise à permettre aux entreprises bénéficiaires de moderniser leurs équipements, d’acquérir des matières premières et de relancer leurs activités. Cependant, face à l’ampleur des défis économiques du pays, on peut légitimement se demander si cette somme sera suffisante pour avoir un impact significatif sur le tissu économique national.

Alignement avec la stratégie nationale : une arme à double tranchant ?

L’initiative s’inscrit dans la Stratégie Nationale de Développement (SND30) et la politique d’import-substitution du gouvernement. Si cette cohérence est louable, elle soulève des questions sur la flexibilité du programme face aux réalités du terrain et aux besoins spécifiques des PME qui pourraient diverger des orientations gouvernementales.

Des défis cruciaux à relever

Plusieurs points critiques méritent une attention particulière :

  1. Sélection des bénéficiaires : Quels seront les critères d’éligibilité ? Comment garantir l’équité et éviter le favoritisme ?
  2. Transparence : Quels mécanismes seront mis en place pour assurer une gestion transparente des fonds ?
  3. Suivi et évaluation : Comment mesurer concrètement l’impact de ce financement sur les PME et l’économie nationale ?

Entre optimisme et réalité

L’optimisme affiché par le Directeur Général d’Afriland First Bank contraste avec les réalités auxquelles sont confrontées quotidiennement les PME camerounaises. Les obstacles structurels – corruption, lourdeurs administratives, infrastructures défaillantes – persisteront-ils malgré ce financement ?

Un tournant économique ou un effet d’annonce ?

Si cette initiative marque potentiellement un tournant dans l’histoire économique du Cameroun, il convient de rester prudent. Les expériences passées ont montré que les effets d’annonce ne se traduisent pas toujours par des changements concrets sur le terrain.

De l’espoir à la réalité

Ce financement de 13,5 milliards de FCFA représente indéniablement une bouffée d’oxygène pour les PME camerounaises. Cependant, sa réussite dépendra de sa mise en œuvre concrète, de la transparence du processus et de sa capacité à s’adapter aux besoins réels des entrepreneurs. Le chemin entre l’espoir suscité et la réalité économique reste semé d’embûches que seule une gestion rigoureuse et inclusive pourra surmonter.

Afric-eco/Etienne MONTHE

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