ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DE L’ORDRE DES EXPERTS-COMPTABLES DU CAMEROUNGouvernance, régulation et formation : les leviers d’une profession au service de l’économie
Réunis le 18 décembre 2025 à Douala, les membres de l’Ordre national des experts-comptables du Cameroun (ONECA) ont tenu leur Assemblée générale dans un contexte marqué par des enjeux majeurs de gouvernance, de professionnalisation et de sécurisation de l’information financière. Au cœur des échanges : la consolidation institutionnelle de l’Ordre et son rôle stratégique dans l’assainissement de l’économie nationale.
Gouvernance maîtrisée et continuité institutionnelle
S’exprimant devant ses pairs, le président du Conseil de l’ONECA, David Fotso, a tenu à lever toute équivoque sur le fonctionnement de l’institution. En dépit du report de l’élection du président de l’Assemblée, l’Ordre demeure pleinement opérationnel.
« Les dernières élections ont bien eu lieu. Les organes de gouvernance sont en place et fonctionnent normalement », a-t-il souligné, précisant que le report observé répond à la rigueur imposée par la loi et le règlement intérieur, notamment en matière de déontologie élective. Une posture qui traduit, selon plusieurs observateurs, la volonté de préserver la crédibilité d’un corps professionnel au cœur de la chaîne de confiance économique.
Des réformes structurantes à forte portée économique
Au-delà des questions institutionnelles, l’Assemblée générale s’est projetée vers l’avenir à travers un agenda dense. Mutuelle de l’Ordre, réforme des cotisations, lutte contre l’exercice illégal, formation continue : autant de chantiers qui participent à la structuration d’une profession essentielle à la transparence financière des entreprises et des administrations.
David Fotso a annoncé l’ambition de mettre sur pied un centre de formation permanent, doté d’une direction dédiée et adossé à une base de données nationale des experts-comptables. Un investissement stratégique, appelé à renforcer le capital humain comptable, à accompagner les entreprises et à améliorer l’attractivité du Cameroun dans l’espace CEMAC.
Une profession encadrée à l’échelle sous-régionale
Pour le Secrétaire général sortant, Pr. Michel Fossung, la rigueur du parcours d’accès à la profession est un gage de qualité. Diplômes obtenus en France, en Angleterre ou au Cameroun, examens complémentaires, puis agrément de la CEMAC : le processus, bien que exigeant, vise à harmoniser les standards et à garantir la compétence des praticiens.
« L’expert-comptable est un acteur clé du service public économique. Son agrément conditionne la fiabilité de l’information financière », rappelle-t-il, soulignant l’interconnexion entre l’ONECA et les instances communautaires.
Lutte contre l’illégalité : une urgence économique
La question de l’exercice illégal a fortement résonné dans les débats. Samira Yindjedou, membre de l’Ordre, plaide pour un outil de transparence accessible au public :
« Un site internet permettant d’identifier clairement les experts-comptables habilités renforcerait la confiance des entreprises et protégerait l’économie contre les pratiques frauduleuses ».
Une attente qui rejoint l’objectif global de sécurisation des états financiers, indispensable à l’investissement, à la fiscalité et à la gouvernance des entreprises.
Un pilier de la confiance économique
À l’issue de cette Assemblée générale, l’ONECA réaffirme son rôle de pilier de la discipline financière et de la gouvernance économique. À travers des réformes institutionnelles, la formation et la régulation, l’Ordre entend consolider sa contribution à la croissance, à la compétitivité des entreprises et à la crédibilité financière du Cameroun, dans un environnement économique de plus en plus exigeant.
Afric-eco/Etienne MONTHE
