Douala engage une dynamique économique et sociale autour de la sensibilisation précoce à l’autisme
Sous l’impulsion du Premier magistrat de la ville, Dr. Roger Mbassa Nadine, et sous la présidence éclairée de Mme Ndomé Moukoko Léonie, le Centre Multi Fonctionnel de Bepanda (CMB) accueille un séminaire-atelier d’envergure nationale sur le repérage précoce de l’autisme et des troubles associés. Cet événement, qui se tiendra du 26 au 28 août, rassemble encadreurs, parents, enseignants et professionnels de santé autour d’un enjeu majeur tant sur le plan social qu’économique.

Dans un contexte camerounais où le taux de prévalence des troubles du spectre autistique (TSA) touche environ 1% de la population, soit près de 300 000 personnes, cette initiative vise à jeter les bases d’une prise en charge efficiente et durable. Le séminaire est co-animé par un panel d’experts de renom, notamment le Dr. Christian Eyoum, médecin psychiatre chef du service de santé mentale de l’hôpital Laquintinie, David Nteme Massoma, éducateur spécialiste, et Mme Alice Mbappè Eyoum, inspectrice des affaires sociales.

Un enjeu économique et social majeur
Au-delà de l’aspect sanitaire, la prise en charge des troubles autistiques représente un défi économique non négligeable. Selon le Dr. Christian Eyoum, « l’accompagnement des enfants autistes et de leurs familles a un coût socio-économique considérable ». Il explique : « Nous constatons que plus d’un quart des parents accompagnant des enfants autistes souffrent d’un épuisement parental sévère. Ce stress chronique impacte non seulement la qualité de vie familiale, mais également la productivité économique. Ces familles, souvent contraintes à des soins constants et spécifiques, rencontrent des difficultés à s’insérer pleinement dans le marché du travail. »

Le Dr. Eyoum insiste sur le fait que la sensibilisation précoce et la formation spécialisée des acteurs locaux sont des leviers essentiels pour diminuer ces coûts et améliorer l’inclusion sociale : « Mieux repérer, mieux comprendre, et mieux accompagner, c’est optimiser les chances d’autonomie des enfants, réduire les dépenses à long terme en santé publique et favoriser une meilleure intégration sociale et économique. »
Vers un modèle d’éducation inclusive et durable

Au cours du séminaire, plusieurs approches de prise en charge seront présentées. Gérôme Didié MENZEPO souligne que « l’approche spécialisée, où l’enfant autiste évolue avec ses pairs présentant les mêmes troubles, est fondamentale en phase initiale ». Toutefois, « l’objectif final est l’inclusion en milieu scolaire ordinaire, car la socialisation avec des pairs neurotypiques favorise un développement harmonieux et une meilleure autonomie. »

Ce modèle inclusif, soutenu par les pouvoirs publics municipaux, représente une avancée structurante pour le système éducatif camerounais et ouvre la voie à une intégration professionnelle future plus fluide. De fait, investir dans ces programmes de formation et d’accompagnement est une stratégie économique à long terme pour Douala, qui voit dans la lutte contre l’exclusion un vecteur d’innovation sociale et de croissance humaine.
Un engagement municipal exemplaire

Le maire de Douala, Dr. Roger Mbassa Nadine, a manifesté sa volonté de faire de la ville un modèle en matière de prise en charge des troubles neurodéveloppementaux. À travers le soutien au CMB et à ses initiatives, la municipalité pose les jalons d’une politique inclusive où santé, éducation et économie convergent pour le bien-être des citoyens.

Dans un contexte de croissance urbaine rapide, cette initiative pionnière démontre que la gestion des enjeux sociaux est indissociable d’une stratégie économique durable. En investissant dans la sensibilisation, la formation et l’inclusion, Douala affirme sa volonté d’être une métropole où chaque citoyen peut contribuer pleinement au développement collectif.
Afric-eco/Nathalie MENGATA


