Douala : Une révolution numérique pour assainir le secteur des moto-taxis
Dans une initiative audacieuse visant à moderniser et sécuriser le transport urbain, la mairie de Douala, sous l’impulsion de son maire Roger Mbassa Ndine, lance une campagne d’envergure pour digitaliser le secteur des moto-taxis. Cette mesure, qui entrera en vigueur le 15 septembre 2024, marque un tournant décisif dans la lutte contre l’insécurité et l’incivisme qui gangrènent depuis longtemps la capitale économique du Cameroun.
Le projet, qui consiste à enrôler tous les conducteurs de moto-taxis dans une plateforme numérique, vise à instaurer un système de traçabilité et de responsabilisation. “Notre objectif est de professionnaliser ce secteur vital pour la mobilité urbaine tout en garantissant la sécurité de nos concitoyens”, déclare le maire Mbassa Ndine.
À partir de la date butoir, seuls les conducteurs dûment enregistrés et portant une chasuble officielle délivrée par la Communauté urbaine de Douala seront autorisés à exercer. Cette mesure devrait permettre d’identifier facilement les opérateurs légitimes et de lutter contre les activités illégales sous couvert de transport.
Pour faciliter le processus d’enrôlement, des points d’inscription ont été stratégiquement installés dans cinq des six arrondissements de la ville :
Douala 1er : Salle des fêtes d’Akwa
Douala 2ème : Centre multifonctionnel
Douala 3ème : Mairie de l’arrondissement
Douala 4ème : Cercle municipal de Bonabéri
Douala 5ème : Mairie de l’arrondissement
Cette initiative suscite des réactions mitigées au sein de la population. Si certains saluent cette avancée vers une meilleure régulation du secteur, d’autres s’inquiètent des potentielles difficultés d’adaptation pour les conducteurs moins technophiles.
Moussa Diallo, président de l’Association des moto-taximen de Douala, exprime un optimisme prudent : “Nous soutenons toute initiative visant à améliorer notre profession. Cependant, nous espérons que la mairie prendra en compte les défis que certains de nos membres pourraient rencontrer dans ce processus de transition.”
La réussite de ce projet pourrait servir de modèle pour d’autres grandes villes camerounaises confrontées à des défis similaires. Il reste à voir comment cette révolution numérique transformera le paysage urbain de Douala et si elle parviendra à concilier modernité, sécurité et accessibilité pour tous.
Etienne MONTHE