Fin des Billets de Banque de la Gamme 1992 dans la CEMAC : Une Transition Critiquée

À partir du 1er juin 2024, les billets de banque de la gamme 1992 deviendront de simples morceaux de papier en Afrique centrale. Cette décision de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) a suscité des réactions mitigées, remettant en question la gestion publique de cette transition monétaire.

Initié par une résolution de l’Union monétaire de l’Afrique centrale en 2022, le processus de démonétisation des billets de la gamme 1992 a été mis en œuvre progressivement, aboutissant à leur privation de cours légal depuis mars 2023. Cependant, la courte fenêtre pour échanger ces billets, laissant jusqu’au 31 mai 2023, a été critiquée pour sa rapidité et son manque de communication adéquate auprès du grand public.

Bien que la BEAC ait officiellement lancé la gamme 2020 en décembre 2022, le retrait des billets de la gamme 2002 à partir de janvier 2024 a été considéré comme un changement précipité, laissant peu de temps aux acteurs économiques pour s’adapter.

De plus, la directive de la BEAC pour retirer progressivement les billets de la gamme 2002 a été perçue comme un fardeau supplémentaire pour les institutions financières, nécessitant une logistique complexe pour trier et détruire les billets obsolètes.

Cette transition monétaire soulève également des questions sur l’équité financière, car certains détenteurs de billets de la gamme 1992 pourraient ne pas être au courant de leur démonétisation imminente, risquant de perdre leurs économies durement gagnées.

Alors que la BEAC justifie ces mesures par la modernisation et la sécurisation des systèmes financiers, certains experts critiquent le manque de transparence et de consultation publique dans ce processus, soulignant la nécessité d’une meilleure communication et d’une planification plus inclusive pour atténuer les répercussions sur les citoyens et les entreprises.

En fin de compte, la transition vers une nouvelle gamme de billets en Afrique centrale met en lumière les défis et les tensions inhérents à la gestion des politiques monétaires dans un contexte régional complexe, mettant en évidence la nécessité d’une gouvernance publique plus inclusive et transparente pour assurer la stabilité financière et le bien-être économique des citoyens.

Steve Loìc Tcheuko

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