La liberté de la presse : Les Médias veulent être libres en période électorale
Le 6ème Forum National pour la Liberté de la Presse et l’Accès à l’Information s’est tenu le mardi 6 mai 2024 à Douala.
la capitale économique du Cameroun, a été l’épicentre d’une série de discussions cruciales. Organisé sous le thème “Protéger la liberté de la presse et favoriser l’accès à l’information dans la perspective des prochaines élections”, cet événement a rassemblé des acteurs clés de la société civile, du gouvernement et du milieu académique pour débattre des défis pressants auxquels est confrontée la presse dans le contexte électoral. Sous la présidence du représentant du gouverneur de la région du Littoral, et en présence du coordinateur national de l’ONG Un Monde Avenir, Philippe Nangha, ainsi que d’autres dignitaires et représentants institutionnels, le forum a ouvert un espace de dialogue nécessaire sur les enjeux critiques liés à la liberté de la presse et à l’accès à l’information.
Les discussions ont abordé divers aspects, notamment le rôle crucial des médias dans la prévention des violences électorales, la sécurisation physique des journalistes face aux défis sécuritaires croissants et la protection des données sans compromettre la liberté d’expression, en particulier à l’ère des médias sociaux.
Philippe Nangha – Coordinateur National de l’ONG Un Monde Avenir
Dans une interview poignante, Philippe Nangha, le coordinateur national de l’ONG Un Monde Avenir, a souligné l’importance vitale de protéger la liberté de la presse en période électorale. Il a affirmé avec force que l’accès à une information libre et équitable est un pilier fondamental de toute démocratie, et a appelé le gouvernement à reconnaître le rôle essentiel des médias dans la diffusion d’une information objective et impartiale. “Si la protection des médias n’est pas effective, nous risquons de connaître des situations difficiles pour la presse et notre démocratie en souffrira.”
Professeur George Madiba – Enseignant en Journalisme à l’Université de Douala
Le Professeur George Madiba, une autorité académique respectée, a partagé son expertise sur l’éthique journalistique et l’importance de maintenir l’impartialité dans la couverture des élections. Il a souligné que la responsabilité sociale du journaliste exige une rigueur éthique et une adhésion stricte aux normes professionnelles pour assurer une information précise et équilibrée. “La friction électorale est entre les candidats, pas à cause des journalistes. Nous devons rester des observateurs impartiaux et rapporter les faits, rien que les faits.”
Mouhamadou NkongSamba FM – Journaliste
Mouhamadou NkongSamba FM a mis en lumière l’importance cruciale de garantir un accès libre à l’information pour les journalistes. Il a averti que restreindre cet accès ne ferait qu’exacerber les problèmes et appelle à une plus grande transparence de la part des autorités pour garantir une information libre et équitable. “Si vous cachez l’accès à l’information à un journaliste, il sera libre d’interpréter selon son bon pouvoir. Cela ne fait qu’exacerber les problèmes au lieu de les résoudre.”
Pélagie Nguimbous – Journaliste Freelance, Lauréate du Grand Prix Francopholie des Médias 2023
Pélagine Nguimbous, avec son expérience personnelle en tant que journaliste freelance, a exprimé ses préoccupations quant aux défis persistants rencontrés par les journalistes dans l’exercice de leur métier. Elle a appelé à des mesures concrètes pour garantir leur sécurité et leur liberté d’expression. “Nous devons avoir les moyens de nous défendre face à toute brutalité. Les journalistes doivent être libres de faire leur travail sans crainte de représailles.”
Marie Catherine Biloa – Rédactrice en Chef du groupe Eco-Santé
Marie Catherine Biloa a souligné l’importance de l’apaisement dans la couverture médiatique des élections. Elle a appelé les journalistes à privilégier les faits et à éviter les discours incendiaires, soulignant ainsi leur rôle crucial dans la préservation de la paix et de la stabilité pendant le processus électoral. “Nous devons être des journalistes qui prônent l’apaisement. Décrivons les faits, mais faisons-le avec responsabilité et intégrité.”
En conclusion, les voix unies des acteurs de la presse et de la société civile appellent à une action collective pour protéger la liberté de la presse et garantir un accès équitable à l’information. Dans cette période électorale cruciale, il est impératif de défendre les valeurs démocratiques et de permettre aux médias de remplir leur rôle essentiel dans la diffusion d’une information libre, impartiale et équilibrée.
Afric-eco/Etienne Monthe