Littoral : Vers une refondation stratégique du territoire à travers le Schéma Régional d’Aménagement
L’amorce d’une planification spatiale et économique structurée du Littoral a connu une avancée significative le mardi, 28 Août 2025, à l’occasion de l’atelier régional de présentation du projet de rapport sur les principes de base et les orientations fondamentales du futur Schéma Régional d’Aménagement et de Développement Durable du Territoire (SRADDT). Une rencontre stratégique, présidée par M. Haboubakary Haman Tchiouto, représentant du gouverneur de la région, en présence d’acteurs institutionnels, techniques et scientifiques.
Une vision, encore embryonnaire, mais économiquement prometteuse
Le SRADDT constitue un outil majeur de cadrage de l’aménagement territorial à l’échelle régionale, devant guider les investissements et la structuration spatiale sur les vingt prochaines années. Pour M. Francis MVE EBANG, Sous-directeur des Établissements Humains à la DATZF, représentant du Directeur Général de la Planification et de l’Aménagement du Territoire, “le bureau d’études n’est pas encore à la phase du plan d’action quinquennal”. Autrement dit, les projets concrets à fort impact économique ne sont pas encore arrêtés. Néanmoins, la vision proposée laisse déjà entrevoir les grands axes de transformation.
Ce processus de long terme s’inscrit dans une logique de rationalisation des investissements publics et privés dans les secteurs stratégiques de la région : mobilité, infrastructures, logement, économie verte, zones d’activités industrielles, etc. Il est attendu qu’à l’issue des prochaines phases, les territoires à fort potentiel économique soient clairement identifiés, de même que les besoins en équipement pour les soutenir.
Diagnostic rigoureux et prospective territoriale
Le Groupement SAFEGE/STRATEC/GÉOSCIENCES, en charge de l’élaboration technique du schéma, conduit un processus méthodologique en cinq étapes. Le Professeur NDONGO DIN, chef de mission du groupement, précise que la phase actuelle est celle de la centralisation des données et des enjeux territoriaux, après un diagnostic approfondi et une première lecture prospective.
“L’enjeu, aujourd’hui, est d’identifier les défis fondamentaux qui entravent le développement”, explique-t-il. Ces défis se déclinent sur plusieurs axes, notamment la gouvernance, les enjeux environnementaux, mais surtout les obstacles économiques majeurs. Il s’agit notamment du cloisonnement des initiatives locales, de l’absence de synergies entre collectivités et du manque d’infrastructures structurantes.
Une approche thématique pour structurer la croissance
La prochaine étape consistera à regrouper ces défis par grands axes thématiques afin d’y apporter des réponses concrètes. Le professeur NDONGO insiste sur l’approche participative : “Nous allons proposer des solutions pour résoudre les lourdeurs que nous avons identifiées. Et c’est à partir de ces propositions que nous passerons aux projets.”
Parmi les secteurs clés évoqués : l’éducation, le sport, la mobilité urbaine, l’accès à l’eau, la sécurisation foncière, mais aussi la mise en valeur de pôles économiques émergents. Tous ces leviers sont appelés à être intégrés dans le futur plan d’action quinquennal, qui servira de base à la priorisation des investissements publics et à l’attractivité du secteur privé.
Une opportunité de structuration économique régionale
Si le Littoral est historiquement la région la plus dynamique du Cameroun, l’absence d’un cadre stratégique cohérent a souvent freiné l’harmonisation des initiatives de développement. Le SRADDT s’annonce ainsi comme un levier de transformation économique, susceptible de réduire les disparités intra-régionales et de favoriser une meilleure compétitivité territoriale.
En filigrane, les acteurs publics appellent à la mobilisation de tous les partenaires techniques, financiers et institutionnels, afin que cette planification ne reste pas un exercice théorique mais débouche sur des projets à fort impact socio-économique, résilients et durables.
Afric-eco/Nathalie MENGATA


