DOUALA AU CŒUR DE LA CYBERSÉCURITÉ

Un séminaire stratégique signé GetSec éclaire les enjeux numériques du Cameroun


Le hall du centre de conférence d’un hôtel de la place à Bonanjo résonne encore du discours engagé de Claude Essomba, fondateur et directeur de GetSec, structure pionnière en cybersécurité en Afrique centrale. Le mardi 6 mai2025, à Douala, une centaine d’acteurs publics et privés ont répondu présents à l’invitation de cette entreprise, bien décidée à faire de la résilience numérique une priorité nationale.

Dans son discours d’ouverture, Claude Essomba est revenu sur la genèse de GetSec : une vision née en 2001 au Canada dans le sillage des attentats du 11 septembre. « Ce choc, aussi brutal que révélateur, m’a appris qu’aucune organisation n’est à l’abri d’un risque systémique. Depuis, GetSec a essaimé en Afrique, devenant un acteur clé dans l’accompagnement des entreprises et des institutions face aux menaces numériques.

Des services clés pour une demande croissante

Interrogé à l’issue de la conférence, M. Essomba souligne les objectifs clairs de la rencontre : « Il s’agissait de faire ressortir les services en forte demande dans certains secteurs économiques du Cameroun : assistance RSSI externalisée, accompagnement dans les audits, ou encore revue de code source. » Une offre sur-mesure, selon lui, pour répondre aux défis spécifiques du pays.

Une prise de conscience saluée par les participants

Parmi les participants, Golfoum Djérané BENADJINGAR, responsable du système d’information à l’OHADA, ne cache pas son intérêt :
« La conférence a été éclairante sur la distinction entre le rôle du DSI et celui du RSSI. Trop souvent, nos structures ignorent encore l’importance de ce dernier. Ce sont pourtant deux fonctions complémentaires, qu’il faut impérativement dissocier pour renforcer notre sécurité numérique. »

Même son de cloche du côté de l’administration publique. Patrice Kengmoué, du ministère de l’Habitat et du Développement Urbain, est catégorique :
« Le RSSI doit devenir un acteur incontournable dans la vie organisationnelle. Ce séminaire nous a ouvert les yeux sur l’urgence de cette intégration. »

Entreprises privées : la cybersécurité comme pilier stratégique

Dans le secteur privé aussi, la conférence a suscité de vives réactions. Engel Meka Valérie, responsable cybersécurité chez Intelligencia, évoque un problème structurel :

« Beaucoup d’entreprises confient la sécurité informatique au DSI, ce qui engendre des conflits de périmètre. Le top management doit prendre ses responsabilités, comprendre et institutionnaliser le rôle du RSSI. »
Et d’ajouter : « Le RSSI ne doit pas être un figurant : il doit être investi de véritables pouvoirs pour que la cybersécurité devienne une réalité opérationnelle. »

Une ambition continentale affirmée

Au-delà de la simple sensibilisation, la conférence portait aussi une ambition plus large : celle de bâtir un écosystème africain de cybersécurité robuste et souverain. « GetSec ne veut pas être un prestataire parmi d’autres. Nous voulons être un catalyseur de maturité cyber pour l’Afrique », conclut Claude Essomba, avec conviction.

À Douala, le message est passé : « Sans cybersécurité, il n’y a pas de transformation numérique durable. »
— Claude Essomba

Afric-eco /Étienne MONTHE

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