Crise énergétique au Cameroun : un équilibre précaire
Le secteur énergétique camerounais traverse une nouvelle phase critique. Malgré les récentes mises en service de nouvelles centrales, notamment celle de Nachtigal, le pays fait face à des déficits récurrents en électricité. Les raisons de cette situation sont multiples et complexes, mettant en évidence les fragilités d’un système électrique sous pression.
Le jeu des arrêts et des redémarrages
L’arrêt de la centrale à gaz de Kribi, due à des impayés, a mis à mal l’équilibre du système électrique camerounais. Bien que la centrale de Nachtigal soit en cours de montée en puissance, elle ne suffit pas à combler le déficit. L’étiage sur le fleuve Ntem, réduisant la production du barrage de Memve’élé, aggrave encore la situation.
Les limites de la solution Nachtigal
Si la centrale de Nachtigal représente un espoir pour le Cameroun, elle ne constitue pas une panacée. En effet, sa production, bien qu’en constante augmentation, pourrait ne pas suffire à couvrir l’ensemble des besoins du pays, notamment en période de forte demande. Les défis liés à l’évacuation de l’énergie produite par cette centrale, ainsi que les questions financières liées à son exploitation, sont autant d’éléments qui pourraient compromettre ses performances à long terme.
Un équilibre précaire
L’équilibre du système électrique camerounais repose sur de multiples facteurs : l’hydraulicité, la disponibilité des centrales thermiques, la capacité des réseaux de transport et de distribution, et la santé financière des acteurs du secteur. Or, chacun de ces éléments est soumis à des contraintes et des incertitudes.
Les enjeux à venir
Pour garantir un approvisionnement énergétique stable et durable, le Cameroun doit relever plusieurs défis :
Renforcer la sécurité d’approvisionnement: Cela passe par la diversification des sources d’énergie, le développement des énergies renouvelables et la modernisation des infrastructures.
Améliorer la gestion de la demande: Des campagnes de sensibilisation et des mécanismes d’incitation peuvent contribuer à réduire la consommation d’électricité pendant les périodes de pointe.
Assurer la pérennité financière du secteur: La résolution des problèmes d’impayés, la mise en place de mécanismes de tarification incitative et le renforcement de la régulation sont indispensables.
La crise énergétique que traverse le Cameroun souligne l’urgence de mettre en œuvre une politique énergétique ambitieuse et cohérente. Les enjeux sont de taille : développement économique, amélioration des conditions de vie des populations et préservation de l’environnement.
Afric-eco/Etienne MONTHE