Douala relance sa mobilité : Un plan routier pour fluidifier l’économie et désenclaver la ville

À l’approche de la rentrée scolaire et des élections présidentielles, la mairie de la ville engage un vaste plan de réhabilitation des voiries. Objectif : fluidifier la circulation, sécuriser les espaces urbains et redynamiser l’activité économique dans la capitale économique.

Dans un contexte de forte pression socio-économique, marqué par les préparatifs de la rentrée scolaire et les enjeux électoraux imminents, la Communauté Urbaine de Douala (CUD) déploie un plan d’urgence de réhabilitation des voiries urbaines. Ce programme a été présenté le Jeudi 04 septembre 2025 par le maire de la ville, Dr Roger Mbassa Ndinè, lors d’une conférence de presse tenue dans la salle Rodolphe Tokoto, en présence de plusieurs hauts responsables municipaux, dont Roger Tchangang, directeur des grands travaux, et Mandengue Ndutu, directeur délégué de la régie des routes et de construction.

Des infrastructures urbaines au service de la relance économique

L’annonce de ce plan n’est pas anodine. En effet, la dégradation avancée des infrastructures routières dans plusieurs quartiers de Douala entraîne des coûts économiques invisibles mais massifs : baisse de la productivité, hausse des frais de transport, insécurité accrue, désengagement des investisseurs, et marginalisation de zones entières du tissu urbain.

« Ce plan d’urgence est pensé comme une réponse économique et sociale. Il ne s’agit pas uniquement de réparer des routes, mais de restaurer les conditions minimales de circulation pour les personnes, les biens et les idées », a affirmé le Dr Roger Mbassa Ndinè, maire de la ville.

L’ambition est claire : réduire les pertes économiques liées à la congestion, particulièrement à l’approche de la rentrée scolaire – période de forte pression logistique – mais aussi en prélude aux élections présidentielles, où la stabilité et la visibilité urbaine revêtent une dimension stratégique.

Mobilité, sécurité et inclusion : des piliers d’un développement équilibré

Selon les responsables techniques présents, le plan concerne plusieurs axes majeurs et secondaires, souvent saturés ou impraticables. Il inclut :

La réhabilitation d’artères stratégiques pour les déplacements scolaires et professionnels ;

La réduction des points noirs de sécurité (zones à risques, croisements dangereux, absence d’éclairage public) ;

Le désenclavement progressif des quartiers périphériques afin de réintégrer ces espaces dans l’économie urbaine.

Pour Roger Tchangang, ce chantier permettra de réduire la fragmentation spatiale de la ville et d’améliorer significativement les circuits de distribution et d’échange à court terme.

« Nous parlons ici de fluidité fonctionnelle, mais aussi de justice territoriale. Réhabiliter une route, c’est aussi redonner une chance économique à un quartier », a souligné Mandengue Ndutu.

Une démarche tactique dans un contexte électoral

Si le timing de ce plan interpelle certains observateurs, l’équipe municipale affirme qu’il ne s’agit pas d’un acte opportuniste, mais d’une intervention planifiée rendue urgente par les multiples tensions sociales et les besoins croissants de la population.

Toutefois, à quelques semaines des élections présidentielles, l’amélioration rapide de la circulation et des infrastructures pourrait également être perçue comme un signal politique fort, adressé à une population urbaine souvent critique de la lenteur des réformes structurelles.

« Ce que nous lançons aujourd’hui n’est pas un simple chantier de voirie. C’est un signal fort d’engagement vers une ville économiquement viable, socialement inclusive et territorialement cohérente », a conclu Dr Roger Mbassa Ndinè, maire de la ville.

Une ville en mutation : enjeux à moyen et long terme

Bien que conçu comme un plan d’urgence, ce programme s’inscrit dans une dynamique de transformation structurelle. La mairie ambitionne d’intégrer, à terme, une logique plus durable de gestion urbaine :

usage de matériaux plus résistants,

renforcement de la gouvernance urbaine,

pilotage intelligent de la mobilité (digitalisation, signalisation moderne),

et meilleure coordination avec les acteurs économiques.

Cette vision, si elle est maintenue, pourrait faire de la réhabilitation des voiries un socle de compétitivité urbaine, doublé d’un levier de croissance inclusive.

Vers un redressement par les infrastructures ?

À travers ce plan, la ville de Douala semble amorcer un tournant pragmatique dans la gestion de ses priorités urbaines : remettre les infrastructures de base au cœur de l’action publique pour stabiliser le climat social, soutenir l’économie locale et restaurer la confiance des citoyens.

Les semaines à venir seront décisives pour jauger la capacité d’exécution de la mairie et l’impact réel sur la fluidité du trafic, la sécurité et le quotidien des habitants. Pour l’instant, les signaux sont clairs : Douala veut redevenir une ville mobile, fonctionnelle et économiquement attractive.

Afric-eco/Nathalie MENGATA

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