Assemblée Générale de l’ARC : une vitrine d’ambitions, mais des défis persistants
La deuxième Assemblée Générale annuelle de l’Association des Régions du Cameroun (ARC) s’est tenue à Douala sous l’égide du Conseil Régional du Littoral, le 30 janvier 2024.
Un rendez-vous marqué par des discours pleins de bonnes intentions et des résolutions stratégiques, mais qui soulève encore des questions sur l’effectivité de la décentralisation au Cameroun.
Un bilan d’étape en demi-teinte
Présidée par le Pr Fru Angwafor III, représentant le Président de l’ARC, la réunion a rassemblé les dix Présidents des Conseils Régionaux du Cameroun, le Gouverneur de la Région du Littoral Dieudonné Ivaha Diboua, ainsi que des représentants du gouvernement. L’objectif affiché : dresser un bilan des actions menées dans les régions et renforcer la coopération avec le Ministère de la Décentralisation et du Développement Local (MINDDEVEL).
Si les échanges se sont déroulés dans un climat serein et convivial, force est de constater que les résultats concrets tardent encore à convaincre. Depuis la mise en place des Conseils Régionaux en 2020, plusieurs chantiers de développement local peinent à voir le jour, faute de financements suffisants et d’une réelle autonomie de gestion.
Un dialogue institutionnel, mais quelle marge de manœuvre ?
L’un des temps forts de cette rencontre reste la concertation ARC-MINDDEVEL qui se poursuit Le Vendredi 31 Janvier 2025, en présence du Ministre de la Décentralisation et du Développement Local. Un cadre de dialogue nécessaire, mais qui souligne aussi une réalité préoccupante : les Conseils Régionaux, censés être les fers de lance du développement local, restent largement dépendants des directives et des moyens alloués par le pouvoir central.
Lors de son allocution, l’hôte de la rencontre, l’Honorable Banlog Polycarpe, Président du Conseil Régional du Littoral, s’est réjoui de la qualité de l’accueil réservé aux participants. Un optimisme partagé, mais qui ne doit pas occulter les attentes croissantes des populations locales, en quête de projets concrets pour améliorer leur quotidien.
Des résolutions, mais quelle application ?
Les Présidents des Conseils Régionaux ont présenté un plan d’action commun, fruit d’une concertation approfondie. Toutefois, l’expérience des précédentes assises incite à la prudence : les engagements pris se heurtent souvent à des lenteurs administratives et à une absence de moyens conséquents.
L’Assemblée Générale de l’ARC a certes permis de renforcer la cohésion entre les différentes régions et d’afficher une volonté de collaboration avec le gouvernement, mais elle a aussi rappelé que la décentralisation camerounaise reste, pour l’instant, un chantier inachevé. L’avenir dira si ces résolutions déboucheront sur des avancées réelles ou si elles resteront lettre morte, comme bien d’autres promesses avant elles.
Afric-eco/Etienne MONTHE