TELECOMS : L’ART intensifie la régulation du secteur

La Délégation Régionale du Littoral et du Sud-Ouest de l’Agence de Régulation des Télécommunications (ART) a organisé, le mercredi 3 décembre 2025 à Douala, une Journée Portes Ouvertes placée sous le thème : « Protection des consommateurs, construire ensemble une société numérique de confiance ». Une initiative qui s’inscrit au cœur de la stratégie nationale de développement d’un marché numérique compétitif, sécurisé et économiquement performant.

Située à Bonanjo, la Délégation Régionale du Littoral et du Sud-Ouest a servi de cadre à un exercice de proximité inédit, visant à rapprocher le régulateur du grand public, des entreprises, des étudiants, des opérateurs et des organisations de consommateurs. Dans un contexte où le numérique porte aujourd’hui plus de 5 % du PIB national et conditionne la compétitivité économique, l’ART entend renforcer l’assise d’un marché transparent et protecteur pour les usagers.

Un enjeu économique majeur : restaurer la confiance pour stimuler la croissance

Au-delà de la sensibilisation, cette initiative s’inscrit dans une démarche économique plus large : garantir un environnement numérique fiable, où les consommateurs maîtrisent leurs droits et les opérateurs respectent leurs obligations. Une équation essentielle pour attirer les investissements, améliorer la qualité des services et soutenir l’innovation dans les secteurs stratégiques, finance mobile, e-commerce, services cloud, télétravail, éducation numérique, etc.

Les échanges ont permis de mettre en lumière les mécanismes de réclamation, les normes de qualité de service, la transparence tarifaire, la portabilité des numéros, l’identification des abonnés et la lutte contre les fraudes, autant de leviers destinés à assainir l’écosystème numérique.

Les consommateurs au centre des priorités

Selon Mpoudi Mengue Patrice Joël, Délégué régional de l’ART pour le Littoral et le Sud-Ouest, cette journée répond à une mission fondamentale :
« C’est une occasion pour l’ART de mettre en œuvre l’une de ses missions qui est de garantir la protection des consommateurs, mais surtout de les sensibiliser à leurs droits et aux meilleures pratiques dans le secteur. Nous voulons rapprocher les opérateurs des usagers et faire en sorte que la satisfaction des consommateurs évolue de manière progressive. »

La rencontre aura permis aux participants de comprendre leurs droits, s’informer sur les procédures de recours, mais aussi obtenir des conseils personnalisés auprès des équipes techniques du régulateur.

Les défis persistants du secteur

Pour les associations de consommateurs, les attentes restent fortes. Francis Hervé Eyalla, Président exécutif du Réseau National des Consommateurs du Cameroun, souligne :
« Deux problèmes sont récurrents : la dégradation de la qualité du service et l’obsolescence de la loi de 1995, qui n’intègre ni l’Internet, ni la 3G, la 4G, la 5G, ni la voix sur IP. Tout l’écosystème numérique moderne évolue aujourd’hui sans cadre légal actualisé. Nous devons moderniser la loi et mettre en place une véritable grille tarifaire homologuée. »

Selon lui, l’encadrement de la monétique, du mobile money, des transactions financières dématérialisées et des nouveaux usages numériques est devenu indispensable pour réduire les abus et sécuriser un marché de plusieurs milliards de francs CFA.

Le rôle structurant de l’ART dans l’économie numérique

L’ART, bras technique de l’État dans la régulation des communications électroniques, joue un rôle stratégique dans l’organisation du marché :

gestion des licences et agréments,

régulation de la concurrence,

contrôle de la qualité de service,

attribution des fréquences et des numéros,

protection des consommateurs,

sanctions contre les opérateurs défaillants,

contribution aux politiques publiques du secteur.

Autant de missions qui conditionnent l’accès équitable aux services numériques et la performance du secteur, dans un pays où les besoins en connectivité explosent.

Vers une nouvelle gouvernance numérique

L’ART interpelle également les opérateurs sur la nécessité d’une plus grande proximité avec les abonnés.
Comme le rappelle le Délégué régional :
« Les consommateurs ne sont pas suffisamment informés de leurs droits. Il revient aux opérateurs d’être disponibles et de faciliter l’accès des usagers à des services transparents. En cas d’insatisfaction, le régulateur interviendra de manière ferme. »

En organisant cette Journée Portes Ouvertes, l’ART réaffirme ainsi son ambition : structurer un marché numérique compétitif, protéger les usagers, moderniser le cadre réglementaire et renforcer la confiance, indispensable à la croissance de l’économie numérique camerounaise.

Afric-eco/Nathalie MENGATA

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